Stéphane Quintal : « C’est important que mes proches soient là »

Stéphane Quintal a gagné sa vie avec ses épaules et une volonté incommensurable de contribuer au succès de son équipe. Ce fut pour lui la clé d’une longue carrière dans la Ligue nationale de hockey.  De lourds sacrifices l’ont conduit à la réussite. Les siens, mais également ceux de sa famille.

« J’étais vraiment honoré lorsque monsieur Courteau m’a annoncé mon intronisation au Temple de la Renommée de la LHJMQ. Ma première pensée a été pour mes parents. Mon père a 88 ans et il est atteint d’un cancer… et il sera avec moi pour vivre ce grand moment. Parce qu’il y a beaucoup de ma famille derrière tout ce que j’ai vécu », lance d’entrée de jeu l’ex-défenseur des Bisons de Granby et des Olympiques de Hull.

Sa famille demeurait à Boucherville et ce n’est certainement pas les 180 kilomètres de route (pour l’allez-retour) qui allait l’empêcher d’assister aux matchs locaux des Bisons de Granby.

« Mes parents étaient là chaque match. Le hockey m’a été enseigné par mes frères aînés. J’ai pratiqué avec tous les membres de ma famille, dont ma sœur. J’ai eu le privilège d’être fort bien entouré alors pour moi, cette intronisation au Temple, c’est un succès familial », lance humblement celui qui a roulé sa bosse durant 15 ans dans la LNH.

D’un couloir à l’autre

Quintal n’a pas mis de temps à s’imposer comme un pilier des Bisons. Après des saisons de 19 et 54 points (et 178 minutes de pénalités!); il a amorcé avec un peu de retard la saison 1987-1988 en trombe. Rétabli d’une déchirure musculaire à l’abdomen, il a participé 21 fois au pointage en 23 matchs seulement. Les Olympiques de Hull, éventuels champions de la Coupe du Président, passent à table et réussissent à obtenir ses services.

« Je me souviendrai toujours de cet échange; car on jouait justement à Hull ce soir-là. Je suis descendu de l’autobus, mais ce soir-là, j’ai dû pour la première fois mettre mon équipement dans l’autre vestiaire. C’était plutôt spécial d’affronter mes anciens coéquipiers pour mon tout premier match », rigole-t-il.

Cette transaction a marqué à jamais sa carrière et pas seulement en raison du championnat remporté par l’équipe aux termes des séries éliminatoires.

« C’est à ce moment que j’ai rencontré Alain Vigneault qui m’a dirigé à nouveau plus tard dans la LNH. Il est de loin le meilleur entraîneur sur lequel j’ai pu compter tant chez les juniors que dans la LNH. Je suis très heureux du succès qu’il connaît depuis plusieurs années. »

Sur les traces de Brendan Shanahan et Rob Blake

Préfet de discipline de la LNH, Stéphane Quintal a laissé son siège à l’ex-dur à cuire du Canadien George Parros au cours de l’année 2017.

Il l’assiste maintenant dans ses fonctions pour assurer la transition et aimerait bien, à moyen terme, suivre les traces de Rob Blake et Brendan Shanahan qui occupent maintenant les fonctions de DG adjoint des Kings de Los Angeles et de président des Maple Leafs de Toronto.

« J’aimerais bien travailler aux opérations hockey d’une équipe. Pour le moment, je souhaite demeurer près de mes enfants à Montréal, mais je ne dirais certainement pas non à ce genre de défi dans quelques années », conclut celui qui a joué plus de 1000 matchs dans la LNH avec les Bruins, les Blues, les Jets, le Canadien, les BlackHawks et les Rangers.

Pour le Québécois, pas de doute que ses 7 ans dans le giron du Tricolore ont été ses plus belles en carrière.

« Je ne comprendrai jamais les Québécois qui refusent de jouer ici. C’est plate quand tu perds, car les amateurs sont des connaisseurs de hockey et sont exigeants. Mais quand tu gagnes, on te le remet en double et en triple. C’est tellement plaisant de jouer à Montréal, les amateurs tiennent à leur équipe et ça, ça vaut cher », conclut-il.